L'histoire selon bab

Je suis seule dans cette pièce froide au fond de ce grand palais.
Je suis coupée du monde, Tout n’est que silence. Les mains sur mon ventre tendu, je te sens à peine, mon bébé, mon amour. Sous le regard fixe des dieux et déesses, Hathor, Taveret le dieu hippopotame, Thot le dieu des enfants, Thonic la grenouille et bien d’autres encore, je t’attends.
J’ai peur, je suis si jeune. Tu es le premier. Mon époux voudrait un garçon, mais moi j’aimerai tant une fille, une petite princesse……..
Couchée sur mon lit, je sens une douleur sourde m’envahir, monter dans mes entrailles et se répandre dans tout mon corps. Je cris, la porte s’ouvre, mais la douleur s’efface. J’avale une grande goulée d’air frais qui s’engouffre dans la pièce avec les 3 femmes qui entrent.
Quelques minutes plus tard je la sens qui revient, plus forte, plus longue………..
Les femmes m’installent sur ces briques décorées à l’effigie des dieux, et là pendant des minutes qui me semblent des heures, je te sens descendre, m’échapper, sortir de mon corps. Je ne sens même plus la douleur, une seule chose m’obsède : mon enfant, mon bébé, je vais enfin te voir, te tenir dans mes bras, t’embrasser.
Et puis le miracle s’acompli te voilà, tu es là, tu cris fort ce qui est bon signe, et…………tu es une petite fille. Je suis au comble du bonheur.
Enveloppée dans un linge blanc on te place entre mes bras. Tout de suite tu cherches mon sein.
J’offre cette source à ta bouche goulue. Rassasiée tu t’endors, ma belle, ma douce, oui ! ma douce ! voilà ton nom Nedjemet « la douce »

Nedjemet a cinq ans

Nedjemet a eu ses 5 ans. Son père lui a dit : te voilà grande, tu auras ta pièce et ce sera Amite qui prendra soin de toi. Amite, « petite mère » elle la connaissait bien, mais qu’allait-il se passer, elle ne verrait plus sa mère ?
Les larmes emplirent ses grand yeux verts. « n’aies crainte » lui dit son père, ta mère sera dans la pièce à côté, mais il va te falloir apprendre a vivre en société en compagnie des autres enfants du palais.
Il y eu une grande fête, tous les amis y étaient invités. Elle fit connaissance de nedjemet paisible, nedjemet framboisine, nedjemet sylvie, nedjemet megote. Ses yeux brillaient devant toutes ces dances tous ces bijoux, toute cette joie. Et tout ça était pour elle.
Elles avaient aussi des amies de son âge, elle n’était plus seule. Ce n’est pas si mal d’être « grande. »
Elle reçu une jolie poupée de bois habillée de soie bleue. Elle l’appela « bouba » tout de suite elle la serra sur son cœur comme le faisait si souvent sa maman.
Elle allait devenir SON amie, SA confidente, elle ne la quitterai plus. Elle lui racontait des histoires, elle lui racontait comment l’oiseau à la voix d’or venait se poser sur sa fenêtre pour lui annoncer le lever du soleil. Elle lui racontait comment l’autre jour, lorsqu’elle se promenait avec son père sur les rives du grand fleuve qui coule tout près du palais, elle avait eu très peur devant l’énorme bête qui ouvrit une gueule gigantesque bordée de dents acérées en les voyant approcher. « tu vois nedjement, lui a dit son père, c’est Sobek, le dieu crocodile. C’est le seigneur du fleuve. Gare à celui qui le défit il a de grande chance d’y perdre sa vie. Son temple Kom ombo, il le partage avec horus le dieu faucon. Il est le dieu de la fertilité, comme la terre qui forme le berceau du grand fleuve et c’est de lui que dépendent les bonnes et les mauvaise crues, quand quelqu’un a osé le déranger ou lui manquer de respect. »
Ils s’éloignèrent doucement tout en restant face à l’animal, jusqu’à ce qu’ils soient hors de porté de ce sanguinaire personnage.
Ainsi, au cours de ses sorties, elle apprenait la vie, les coutumes, les dieux, . elle se dirigeait petit à petit vers le savoir.
Oui finalement ce n’est pas si mal d’être grande ! surtout que chaque matin elle pouvait encore aller se faire caliner dans les bras de maman avant que Amite vienne la rechercher pour sa toilette et pour l’habiller. Et le soir, c’est dans les bras doux de sa maman qu'elle allait rejoindre son lit. Comme tous les egyptiens, elle craignait le sommeil, car c’était disait on l’antichambre de la mort. C’est pourquoi sa maman attendait qu’elle soit apaisée, et plongée dans un profond sommeil, bouba serrée très fort dans se bras, pour rejoindre à pas feutrés sa chambre qui se trouvait à côte